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Disc-Jockey – Les Origines

DJ_Origines

« DJ » …en voilà un mot qui résonne tout de suite de par sa consonance et qui fait fantasmer des générations entières !

Trop « cool » … trop « wouah » … trop « in », le DJ reste, de par sa perception du grand public, la personne essentielle à toute bonne soirée musicale qui se respecte.
Mais en fait c’est quoi exactement ? D’Où vient le terme DJ ? Pourquoi l’utilise-t-on ?

Let’s get back in time …

Remontons dans les années 30 (1935 exactement) … l’époque de la prohibition vient de se terminer, mais Martin Block, l’animateur de la célèbre radio new-yorkaise WNEW continue d’informer régulièrement ses auditeurs des faits divers de la ville, dont celui d’une affaire sordide qui passionne l’Amérique à cette époque : l’enlèvement de l’enfant  du célèbre aviateur Charles Lindbergh (le héros volant qui a été le 1er à relier New-York à Paris sans escale …un petit rappel d’histoire ne fait pas de mal !) …bon on en était où ?

Ah oui ! … donc à cette époque, on parle sans cesse au micro pour informer.
Martin lui se dit que ça ne serait pas si mal de passer de la musique entre chaque bulletin d’informations liés à cette affaire et va même jusqu’à emprunter une idée tout droit venue de la west coast.

Martin Block DJ

Martin Block 1ère personne à avoir porté le nom de « Disc Jockey »

Sur cette west coast, à Los Angeles précisément, officie Al Jarvis, animateur de la radio KFWB (la radio de la Warner située à Hollywood Boulevard).
Jarvis captive son audience en faisant croire à ses auditeurs qu’il est en direct d’une salle de bal avec un live band, alors qu’il passe tout simplement des disques de jazz en fond lors de ses interventions au micro.

Al Jarvis (au fond), l’un des pionniers en matière de Deejaying en Radio

AL Jarvis, lui,  s’est clairement inspiré de l’idée d’un autre précurseur, Jack L Cooper , qui dix ans plus tôt, commençait sa carrière en radio à Chicago, puis à Washington sur WSBC où il utilisait son propre gramophone pour diffuser à l’antenne les disques qu’il possédait.

Jack_L_Cooper

Jack L Cooper, celui par qui tout a commencé

Bon, jusqu’ici vous me suivez ?

Je résume: Cooper diffuse des disques via son tourne-disque à l’antenne, Jarvis s’en inspire en passant des disques en fond pour faire croire qu’il est dans une salle de bal, et Block trouve l’idée tellement cool que non seulement il va l’importer sur la côte est, mais aussi lui piquer le nom de son show !
Le petit Martin se met alors en quête de disques pour reproduire la même ambiance que son copain Al et en achète au shop du coin, dont 5 disques de Clyde Mc Coy et le morceau « Sugar Blues », qui deviendra le thème de son émission radio :
Le « Make Believe Ballroom » version EAST Coast est né !

Les débuts de la reconnaissance… et du business

Block développe une audience fidèle mais la direction n’y croit pas et le défie de trouver des sponsors intéressés par son show (pour rappel, on n’était pas habitué à l’époque à écouter de la musique en radio et on pensait que non seulement ça n’intéresserait pas les sponsors mais qu’en plus ça risquait de les faire fuir … vous l’aurez constaté, de nos jours, la situation s’est considérablement inversée)

Décidé à garder et développer son émission, Block démarche « Retardo », un fabricant de pilules de régime qui lui fait confiance, et le deal s’avère payant:  Retardo récolte en moins d’une semaine plus de 3000 réponses grâce aux annonces diffusées sur la radio dans le show de Block.
(On notera au passage que c’était également le précurseur du community management qui consiste à créer une audience auprès de potentiels acheteurs pouvant ainsi  intéresser des annonceurs et donc développer un business…)
Bref, le Martin, il avait déjà tout compris !

Le style de Block dans sa diction, dans sa manière éloquente de parler de façon neutre et d’aborder les sujets à l’antenne avec un ton posé (dédicace au poto Jean-Jacques Bourdin 😉 ) n’est évidemment pas étranger au succès des annonces publicitaires.
Quand l’un de ses sponsors, un vendeur de frigo, propose ainsi une remise en pleine tempête hivernale, ce sont près de 110 personnes qui se déplacent en bravant les éléments pour profiter de l’offre exceptionnelle.
Son succès était tel qu’une liste d’attente s’était mise en place auprès des sponsors qui découvraient finalement l’intérêt d’obtenir leur publicité personnalisée sur les ondes d’une émission à succès.

Vintage_DJ

Vintage DJ set-up

DJ ou La naissance du mot « Disc-Jockey »

La renommée d’une telle émission ne passant pas inaperçue, Walter Winchell, analyste politique, journaliste renommé et influent, et chroniqueur d’une radio concurrente de New-York (WABC, filiale de CBS), donnera à Block le nom de « Disc-Jockey » dont l’appellation sera conservée à travers les âges.
Littéralement,  « to jockey » en anglais désigne celui qui est « habile à la manoeuvre », qui gère une partie technique (par exemple un opérateur machine) …ce qui, ici en l’occurrence, fait référence au petit Martin derrière son pupitre qui gère toute la technique radio pour réaliser son émission, y compris le fait de passer les disques qu’il joue pour créer son ambiance « Ballroom Live » … d’où le terme global de « Disc-Jockey » (adapté ensuite en « Light-jockey » pour celui qui contrôle les lumières, et « VJ » pour « Video-Jockey », pour ceux qui font des projections vidéos ou mapping 3D etc…)

Bien évidemment, le métier comme il est pratiqué à l’heure actuelle n’en était même pas à ses premiers balbutiements, puisqu’il n’était pas encore question de « faire se chevaucher deux disques entre eux » … ce qui prête d’ailleurs souvent à confusion, car certains pensent, à tort, que l’utilisation du terme « Jockey », explique la technique de mix … or celle-ci n’existait encore pas à l’époque où Winchell à utilisé ce mot pour désigner Block.

Depuis, le mot « Disc-Jockey » a été décliné en acronyme > « DJ » dont les deux lettres, simples et faciles à prononcer, correspondent à la 1ère lettre de chaque mot (je le précise pour ceux qui ont décroché quand j’ai parlé d’acronyme hein 😉 )
Dans les années 50, aux Etats-Unis est apparue une ré-interprétation du mot en repartant de l’abréviation « DJ » et en faisant correspondre les sonorités de chaque lettre a des syllabes > « Dee » pour « D » et « Jay » pour « J »

Le mot « Disc-Jockey », bien que maintenant moins usité, est le plus souvent remplacé par « DJ », un mot bien dans son temps, qui a su traverser les époques, et séduire les oreilles en restant à la fois un mot jeune, tendance, facile à prononcer, d’où son succès transgénérationnel.

Depuis le 16 Octobre 2011 (date de la parution au journal officiel), ce terme n’est plus censé être utilisé en France, en raison notamment du combat contre les anglicismes de la loi Toubon, mais aussi de la volonté d’adapter et de définir un cadre légal auprès de cette activité professionnelle  en développement.
Désormais, en France, le terme ‘Disc-Jockey’ a été chassé au profit de sa francisation : Platiniste (« qui utilise des platines »), mais il n’est que très peu utilisé ou bien souvent tourné en dérision.

DJ reste donc l’appellation intemporelle par excellence et de loin la plus populaire et ce, sans doute encore pour très longtemps.

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Sources:

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