(VOIR LA FICHE ARTISTIQUE SUR LE SITE DE L’AGENCE M8TE)
Les femmes artistes musiciennes sont souvent en retrait derrière d’autres artistes, et il nous semblait nécessaire de réparer cette injustice en mettant en avant l’une de nos plus discrètes violonistes : Margaux Malya.
Originaire de Genève, son coeur est cependant partagé entre de nombreux continents qui l’inspirent, et lui permettent de se renouveler sans cesse dans des styles, aussi bien musicaux que vestimentaires.
La puissance festive et dansante du violon, alliée à sa grâce, en font un instrument bien trop souvent oublié lors des événements, et pourtant une belle alternative à l’éternel saxophone !
Découvrez au travers de cet article tout le charme et le talent de la délicieuse Margaux que vous pourrez retrouver prochainement sur de nombreux événements.
M8TE▸ Bienvenue Margaux. Peux-tu te présenter, nous raconter ton parcours ?
MM – Merci ! Je suis violoniste, en improvisation principalement, sur la plupart des styles musicaux.
J’ai fait le Conservatoire de Genève en Classique/Jazz, puis continué à explorer d’autres univers musicaux avec des groupes et DJ, en passant par le Hip hop, la Country, Afro, House, Orientale, Pop, etc… et je crée mon univers avec toutes les couleurs musicales qui me parlent.

▸ Tu es violoniste depuis l’âge de 3ans, quand d’autres jouaient à la poupée. Peux-tu nous expliquer ton parcours et pourquoi avoir choisi cet instrument en particulier ?
Oui, je ne sais pas vraiment pourquoi, dès que j’entendais un violon ça me captivait.
J’ai pleuré un jour pour avoir un violon cassé au marché aux puces et ma mère a, par la suite, demandé à un ami (qui jouait principalement des musiques tziganes) de me donner quelques cours. J’avais effectivement 3ans !!! pour moi, c’est une grande chance !
J’ai ainsi pu débuter le violon hors contexte scolaire. Je choisissais le nom des cordes du violon, je devais fermer les yeux et deviner quelle note mon professeur jouait. Puis je suis entrée en école, j’ai eu des cours privés et j’ai enfin fait le Conservatoire.
Il y a eu de nombreuses fois où je ne voulais pas travailler mais étant relativement têtue, ma mère me disait « très bien, tu ne veux pas travailler, tu ne fais plus de violon. » Et elle le mettait en haut de l’armoire… Et je pleurais donc pour pouvoir le récupérer !
C’était très pédagogique… ? La difficulté à cet âge, c’est que l’on voit ses copains aller jouer alors que nous on va en cours et on doit toujours s’entraîner mais actuellement, je remercie ma mère de m’avoir poussée lorsque je ne voulais pas travailler.
Entre l’école, le solfège, les cours de violon en classique, en jazz, la danse, la gym, et le piano que j’ai pratiqué un peu, j’ai dû faire des choix et le violon l’a toujours emporté.
J’ai donc quelques notions d’autres instruments mais je n’ai jamais poussé plus loin.
Actuellement mon violon est comme un ami. J’ai des mélodies qui me viennent en tête sur n’importe quelle musique que j’écoute et le violon me permet de les exprimer. Bizarrement je préfère les sonorités graves telles que la basse, contrebasse, ou grosse caisse mais le violon me fait toujours fondre… et sa sonorité ressort dans n’importe quelle musique.
Je donne parfois des cours et j’aime que mes élèves puissent choisir les morceaux qu’ils veulent travailler : on les écoute, on les retranscrit, puis on les travaille. J’essaie de partager le temps entre jeux et technique.
Plus l’élève aura travaillé sa technique et plus on aura de temps pour jouer, faire de l’impro… bref, faire ce qu’on aime !

▸ Dans ta bio, tu cites les différents genres musicaux dans lesquels tu es déjà intervenue : Hip-Hop, House, Funk, Blues, Classique, Reggae, Salsa mais aussi Country entre autres … Où te situes-tu musicalement par rapport à tout ça ?
Depuis toute petite, j’écoute de nombreux styles musicaux. Hormis les moqueries quand tu es enfant parce que « le classique c’est pour les vieux », j’ai toujours voulu jouer ce que j’aimais. Je devais avoir 7-8 ans et mon professeur m’avait donné un morceau à travailler, et j’étais revenue le cours suivant en ayant modifié la gamme de Majeur en Mineur parce que je préférais comme ça 😉
J’ai toujours eu du mal à jouer des morceaux qui ne me touchaient pas. Donc j’ai commencé à jouer par-dessus les musiques que j’écoutais, dont beaucoup de hip hop au départ : 2Pac (Uppercut) , 50Cent, R. Kelly, WuTang Clan …
L’album « Hiphop Violonist » de Miri Ben Ari m’a beaucoup inspiré également. J’ai également joué sur Bob Marley, Tracy Chapman ou même Rammstein ! … donc vraiment de tous les styles.
J’ai ensuite eu l’opportunité d’entrer dans un groupe de musique country vers 14 ans, et j’y suis restée 5 ans.
Au départ ce n’est pas un style que j’appréciais particulièrement mais quelques morceaux me parlaient (surtout ceux où le violon ressortait) et le style de jeu était complètement différent du classique. On faisait beaucoup de concerts, de festivals, et nous avons pu partager la scène avec de nombreux groupes de country, américains principalement.
C’était de très bons apprentissages, notamment pour le jeu de scène, qui est primordial pour un musicien surtout au devant de la scène. Ce groupe a été une deuxième famille durant ces 5 années. Mais les dates avec DJ prenant plus d’ampleur, j’ai poursuivi mon chemin vers d’autres horizons. Le style musical (Hip-Hop & House) ainsi que l’ambiance me convenaient davantage, et j’ai ainsi eu la possibilité d’intégrer des compagnies de danse, des groupes, mais aussi les studios d’enregistrement !

Je suis enfin partie au Sénégal, et j’ai atterri dans un monde musical encore plus beau que tout ce que j’avais exploré jusqu’à présent: des rythmiques, des gammes et surtout des énergies… ce qui m’a également rapproché des mes origines kabyles musicalement. Toutes mes expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, m’ont beaucoup appris et j’ai fait, grâce à la musique, les plus belles et les plus enrichissantes rencontres de ma vie.
▸ Tes sonorités et influences actuelles sont effectivement plus africaines, voire World Music. Quel a été le déclic ?
Effectivement, j’ai toujours été attirée par l’Afrique, et mon premier voyage au Sénégal a été comme une libération musicale.
Je suis descendue de l’avion et mon « frère d’une autre mère » m’a directement conduite dans une ancienne biscuiterie, les valises encore dans le coffre. Là, j’y ai rencontré des chanteurs, musiciens, danseurs… et on a passé la nuit à jouer, puis la semaine, puis le mois. Mon voyage d’après, pareil ! Je passais mes nuits en studio, répètes, concerts…J’ai pu partager la scène avec de nombreux artistes, explorer encore plus de styles musicaux, jouer également en soirée avec des djs, et j’y ai aussi construit ma famille.
Tout cela m’a rapproché de mes origines, qu’elles soient Suisse, Autrichienne mais surtout Kabyle.
Cela fait 9 ans que je me rend fréquemment à Dakar et j’essaie toujours d’y faire quelques concerts, notamment avec Kya Loum
▸ Tu as également lancé une marque de vêtements, aux accents africains… peux-tu nous en parler ?
Ouiii!! J’ai lancé ma marque AMATHA il y a pratiquement 2 ans. C’est devenu une marque de vêtements/accessoires et cosmétiques naturels. À force d’aller retour à Dakar, je ramenais des tissus, du karité, du moringa… Je faisais également mes propres cosmétiques, savon, lotion, naturels, mes accessoires, quelques vêtements… D’abord pour moi, puis pour des amis, puis à force de commandes, j’ai décidé de lancer ma marque. 10% de chaque vente sont également envoyés au Sénégal afin de participer à la construction d’une école qui accueillera des enfants des rues.

▸ Tu es basée à Genève, mais interviens de plus en plus à l’international. Que penses-tu de la scène locale et du fait de vivre à Genève ? Est-ce un atout ?
Étant violoniste j’ai la chance de pouvoir me fondre dans de nombreux milieux.
En ce qui concerne les soirées privées et soirées d’entreprises, Genève est une très bonne ville. Niveau hip hop ou milieux musicaux plus « ruraux » (Reggae, World Music ….), il y a quelques scènes mais il pourrait y avoir plus d’événements.
Il serait souhaitable de voir un plus grand investissement pour le milieu artistique afin de pouvoir élever les artistes à un niveau plus international. Etre « Artiste » à Genève n’est pas vraiment considéré comme un travail à plein temps. Je connais malheureusement très peu de musiciens ou de danseurs qui vivent de leurs arts à 100%.

▸ Depuis plusieurs années, on constate une augmentation du nombre d’artistes féminines. Que ce soit en solo, en duo ou en groupe (violoniste, saxophoniste …) les femmes sont davantage mises en avant. Que penses tu de l’évolution des moeurs à ce sujet ?
Je pense que la musique est l’un des meilleurs moyens de s’exprimer. Donner la voie à plus de femmes ne sera jamais quelque chose de négatif, bien au contraire.
Etre une femme « Artiste », c’est parfois être moins prise au sérieux, mais cela peut aider aussi dans certains autres cas. On considère davantage la place de la femme dans certaines prestations, avec une plus-value « visuelle » et donc plus intéressante pour les clients. Tout dépend des missions.
Par contre, être mère et « Artiste » est toujours un peu plus compliqué. Ce n’est pas toujours évident ! il faut savoir s’organiser, et il est vrai qu’il m’est arrivé de perdre quelques dates faute de ne pouvoir partir plus d’une semaine en laissant ma famille derrière moi. J’essaie toujours de m’arranger au mieux. C’est également un point qui change énormément lorsque je suis au Sénégal. Là-bas, on est beaucoup moins seuls et je me préoccupe beaucoup moins de cette situation car il y a toujours quelqu’un sur qui compter.

▸ Collaborations musicales, videoclips, arrangements, mariages, soirées privées, concerts, corporate party … qu’est-ce qui te définit le mieux ?
J’aime beaucoup le studio pour me lancer des défis techniques, et m’envoler musicalement, avec juste mon violon.
J’aime la scène pour l’énergie partagée avec le public et les autres artistes. Les collaborations pour apprendre des autres, s’enrichir… donc chaque prestation est un échange et un apprentissage.
Je me souviens notamment de ma première scène House alors que je n’écoutais pas vraiment ce style de musique. Un jour, un DJ m’a proposé de monter sur scène pour jouer 1/2 morceaux, devant une salle remplie. C’était la première fois que je jouais sur ce style musical, et ce fut une superbe expérience !

▸ La pandémie de covid a ruiné les plans et carrières de nombreux musiciens. D’autres en ont profité pour se ré-inventer et travailler davantage. Qu’as-tu fait de ton côté ? Quels sont tes projets futurs ?
Je joue en ce moment dans un groupe de musique Indienne / Amazigh : Aikya … le projet est encore tout frais.
Nous en profitons pour répéter, travailler de nouveaux morceaux. Je pense qu’en attendant que toutes les scènes ré-ouvrent*, il faut travailler les lives internet. Il faut utiliser aussi un maximum les réseaux sociaux. Je n’y suis pas encore vraiment familiarisé mais tout s’apprend.
Le plus dérangeant c’est le côté humain, ces énergies que l’on ne ressent qu’en « présentiel ».
En attendant j’en profite pour travailler ma technique, faire quelques studios, quelques collaborations.
On a quand même hâte que tout puisse rouvrir 😉
(* propos recueillis en Mars 2021)

(Propos recueillis par M8TE Agency / © M8TE)
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